Cet article s’intéresse aux effets du Processus de Bologne sur les flux migratoires entre pays européens de 2004 à 2017. Pour cela, nous nous basons sur les flux bilatéraux enregistrés entre la plupart des pays européens, et utilisons plusieurs estimateurs. Nos résultats montrent que la mise en place du Processus de Bologne a un impact limité, quand il est significatif, sur les migrations en Europe. Son effet is surtout visible dans les pays de destinations mais est extrêmement faible quand on se concentre sur sa mise en place dans les pays d’origine. Quand cet effet est noté, il est une fonction croissante du niveau du Processus de Bologne. A contrario, la diaspora présente dans les différents pays joue un rôle important pour expliquer les flux entre pays. Nous constatons également que les variables traditionnelles telles que la langue commune ou la distance géographique ne semblent plus être des critères aussi pertinents qu’avant dans l’étude des flux intra-européens. Enfin, nous mettons en avant l’effet négative inattendu de l’adoption de l’Euro sur les migrations bilatérales.