Cet article étudie les effets des sanctions sur le comportement des députés à l’Assemblée Nationale. En 2009, l’Assemblée a introduit de faibles sanctions monétaires pour prévenir l’absentéisme aux réunions hebdomadaires des commissions permanentes (le mercredi matin). En exploitant un panel mensuel de l’activité parlementaire sur toute la législature 2007-2012, nous étudions les réactions des députés à (i) la simple éligibilité à ces nouvelles sanctions, (ii) le fait de subir personnellement une perte de salaire, et (iii) l’exposition publique de cette sanction dans les médias. Premièrement, nos estimations en diff-in-diff montrent de très forts effets disciplinants de cette politique en termes de présence en commission, et des effets positifs ou nuls sur d’autres dimensions du travail parlementaire. Deuxièmement, en exploitant le timing d’exposition aux sanctions (perte de salaire mensuelle contre exposition médiatique erratique), nous montrons que les députés augmentent fortement leur présence en commission à la fois après l’expérience privée des sanctions et après leur médiatisation publique. Ces résultats suggèrent que les incitations monétaires et réputationnelles peuvent efficacement discipliner les élus sans effet d’éviction de leur motivation intrinsèque.