Dans cet article, nous considérons une industrie dans laquelle les firmes se font concurrence à deux niveaux, sur le marché du travail et le marché des biens. Sur le marché du travail, des travailleurs « socialement responsables » co-existent avec des travailleurs « égoïstes ». Les entreprises peuvent utiliser stratégiquement la CSR pour attirer et stimuler les travailleurs responsables. A travers cette pratique, les firmes vertueuses réduisent leur coût de production et développent donc un avantage compétitif sur le marché des biens. En conséquence, les stratégies en terme de CSR poursuivies par les firmes affectent le degré de compétition sur ce même marché. En retour, les incitations qu’ont les firmes à adopter un comportement vertueux (investir en CSR) sont réduites lorsque la compétition sur le marché des biens est sévère. Il existe ainsi une relation à double sens entre concurrence et investissement en CSR. Ainsi, une augmentation du nombre de travailleurs responsables, en modifiant l’intensité de la concurrence, est susceptible de réduire le niveau agrégé de CSR. Nous montrons également qu’une augmentation de la concurrence sur le marché des biens peut affecter positivement et négativement la performance sociale d’une industrie selon que la proportion de travailleurs responsables dans cette industrie est faible ou élevée.