Unité mixte de recherche 7235

Désintermédiation financière ou diversification internationale ? Le cas des pays développés.

Michel Boutillier, Jean-Charles Bricongne

La mesure d’un taux d’intermédiation est un bon moyen de caractériser de manière synthétique l’importance du rôle des intermédiaires financiers dans l’économie et leur positionnement face à l’essor de la finance de marché. Ce travail a pour objet d’en présenter et d’en discuter les résultats pour la France, en les replaçant dans une perspective chronologique et en y ajoutant des éléments de comparaison internationale, autorisant notamment une appréciation de la convergence des systèmes financiers en Europe et dans le monde. Ces résultats témoignent d’un recul assez sensible du taux d’intermédiation financière en France sur la période étudiée, marquée par un fort développement des marchés de capitaux et un recours croissant des agents non financiers résidents aux financements désintermédiés. Pour significative qu’elle puisse paraître, cette évolution mérite néanmoins d’être relativisée pour plusieurs raisons. D’abord, parce qu’elle découle en fait largement du mouvement d’internationalisation des opérations de financement et de placement des institutions financières résidentes comme des financements de marché reçus par les agents non financiers. Ainsi, une part de plus en plus élevée de l’actif des institutions financières résidentes est détenue sur des non-résidents et une part croissante des financements reçus par les résidents provient du << Reste du monde >>, et notamment des institutions financières non résidentes. Ensuite, parce que l’analyse de la formation des revenus des intermédiaires financiers confirme la transformation de leurs modes de tarification et le redéploiement de leurs activités. Ces évolutions structurelles témoignent plus de profonds changements du rôle de ces acteurs dans l’économie nationale que de son affaiblissement. Enfin, parce que le choix qui se présente aux agents non financiers ne se résume pas en une simple alternative entre passer par un intermédiaire ou s’adresser directement au marché, si l’on en juge notamment par le rôle clé que les institutions financières continuent de remplir dans le lancement et le placement des émissions de titres de leur clientèle d’entreprises sur les marchés de capitaux. Le présent article s’attachera, dans un premier temps, à analyser l’évolution du taux d’intermédiation financière en France, globalement et par type de bénéficiaire. Des comparaisons internationales fourniront des indications sur le caractère potentiellement durable des évolutions observées ces dernières années. L’observation sur longue période des taux d’intermédiation financière au sens strict et au sens large met en évidence le rôle croissant du Reste du monde, avec comme contrepartie la baisse de la part des financements apportés par les IF résidentes à l’économie nationale. Réciproquement, les IF résidentes ont développé leurs opérations avec le Reste du monde, diversifiant ainsi leur clientèle. Une analyse complémentaire des revenus d’intermédiation permet de mesurer l’évolution des rémunérations perçues par les intermédiaires financiers résidents et d’appréhender les adaptations qui leur ont permis de maintenir leurs revenus. Des éléments de comparaison avec les revenus versés au Reste du monde sont également proposés, permettant d’apprécier les écarts de coût entre les services rendus aux agents non financiers résidents par les apporteurs de capitaux non-résidents et par les IF résidentes. L’article revient enfin sur l’intérêt d’un élargissement du concept d’intermédiation afin de dépasser le premier constat d’un déclin apparent de l’intermédiation financière.

AGENDA

lundi 25 septembre 2023

Law, Institutions and Economics in Nanterre (LIEN)

Xavier Lambin (ESSEC)

Less than meets the eye: simultaneous experiments as a source of algorithmic seeming collusion

mardi 26 septembre 2023

Recherche et Economie et Socioéconomie Politique, des Institutions et des Régulations (RESPIR)

André Orléan (EHESS)

Valeur et monnaie: une approche institutionnaliste

jeudi 28 septembre 2023

Lunch

Philippe POINSOT

Quels sont les gagnants et les perdants des réformes de la fiscalité locale en France ? Une évaluation de la suppression de la CVAE

jeudi 28 septembre 2023

Développement Durable Environnement et Energie (DDEE)

Romain Espinosa (CIRED)

Salle 614B de 11h – 12h

The Animal Welfare Levy

jeudi 5 octobre 2023

Groupe de travail Economie Comportementale

Aurélie Bonein (Université de Rennes 1, CREM)

TBA

jeudi 5 octobre 2023

Doctorants

Himani Pasricha

The impact of climate variability on internal migration in Thailand.

dimanche 8 octobre 2023

Professeurs invités

Fayçal Hamdi

dimanche 8 octobre 2023

Professeurs invités

Tobias Kretschmmer

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