Pour fixer les barèmes des prélèvements obligatoires et les prestations sociales pour des ménages de taille et de composition différentes, les pouvoirs publics s’appuient sur les échelles d’équivalence. En considérant les économies d’échelles réalisées au sein des ménages (partage de biens collectifs), l’échelle d’équivalence permet de calculer le montant de dépenses ou de revenu supplémentaires d’un ménage de taille et de composition donnée, pour atteindre le niveau d’utilité d’un ménage composé d’une seule personne. La valeur des échelles d’équivalence dépend de la structure de consommation ou du mode de vie des ménages. Est-ce que l’échelle d’équivalence utilisée actuellement (applicable à l’ensemble de la population) et mise en œuvre dans les années 1990 demeure pertinente suite aux évolutions des modes de vies ? Sont-elles adaptées aux ménages seniors (60 ans et plus) et aux ménages d’âge actif (moins de 60 ans) dont la structure de consommation est différente de l’ensemble de la population ? Comment les échelles spécifiques aux postes de consommation ont-elles évolué depuis les années 1990 ? Ce papier mobilise les enquêtes budget des familles de 1979 à 2010 pour estimer les échelles d’équivalence globales applicables à l’ensemble de la population, les échelles d’équivalence pour les sous-populations de seniors et les ménages d’âge actif, les échelles spécifiques aux postes de consommation. Nos résultats suggèrent que l’échelle mise en œuvre au milieu des années 1990 est toujours adaptée au mode de vie actuel. Toutefois, cette échelle sous-estime le niveau de vie et les économies d’échelles réalisées au sein des ménages seniors et surestime le niveau de vie et les économies d’échelles réalisées dans les ménages d’âge actif.