La chute du prix du carbone au sein du Marché Européen de Permis d’Emissions Négociables au cours de la première phase 2005-2005 s’explique d’après la littérature existante par une possible sur-allocation de permis, des efforts d’abattement en 2005 et l’hypothèse de coûts d’abattement décroissants en 2006. Nous démontrons que l’explication de faibles niveaux de prix de l’allocation de CO2 peut également s’expliquer par les restrictions mises en place concernant la possibilité de mise en réserve et d’emprunt de permis entre 2007 et 2008 qui brouillent le signal prix de long terme de la tonne de carbone servant. Une analyse du type Hotelling permet de mettre en évidence le fait que le prix de l’allocation ne reflète pas correctement les coûts d’abattement. D’autres éléments tels que les communications de la France avec la Commission Européenne concernant les deuxièmes Plans Nationaux d’Allocation ainsi que la mesure rareté de l’allocation anticipée par les agents par l’intermédiaire du ratio Ellerman-Parsons contribuent à l’explication du faible niveau de prix enregistré à la fin de l’année 2007. Cette situation s’interprète comme un sacrifice nécessaire des possibilités de flexibilité intertemporelle offerte aux industriels au cours de la phase I pour corriger les erreurs de design et atteindre un signal prix efficient donnant lieu à des réductions effectives d’abattement au cours de la phase II.