La présente étude tente de déterminer s’il existe une valeur de marché attachée à la performance énergétique des logements résidentiels du parc français privé. Au lieu d’utiliser une régression hédonique usuelle pour modéliser les prix de vente des logements, nous utilisons la méthode des fonctions frontières empruntée à la théorie du producteur. Dans cette perspective de performance, les prix des logements sont déterminés par une combinaison d’inputs, facteurs déterminants dans la vente d’un logement. Cette analyse est en deux étapes. Il s’agit en premier lieu d’estimer une frontière d’efficience, résultat des combinaisons optimales de facteurs, modélisée par la méthode non paramétrique d’enveloppement des données (ou Data Envelopement Analysis –DEA). Puis dans un second temps de déterminer si la distance des logements vendus à cette frontière optimale peut être expliquée par des différences de performance énergétique. En utilisant une base de données notariale sur un marché urbain français local et l’information des étiquettes de DPE (Diagnostic de Performance Energétique), nous obtenons une « valeur verte » des logements privés significativement positive quoique faible : entre 1% et 3% du prix des logements vendus. Grâce à une analyse coût/bénéfice des investissements nécessaires pour l’amélioration des performances énergétiques d’un logement privé, nous estimons que cette valeur de marché peut recouvrir entre 4,6% et 5,6% de l’investissement initial.