Aux Etats-Unis, les interactions entre le marché immobilier, le marché du crédit et le secteur réel ont été frappantes dans les dernières décennies. Pour expliquer ces liens, nous développons un modèle DSGE de petite taille, dans lequel les agents actualisent des croyances non-rationnelles sur le taux de croissance futur des prix immobiliers, en accord avec les résultats de données d’enquêtes récentes. Conditionnellement aux croyances subjectives sur les prix immobiliers, les anticipations des agents sont cohérentes avec le modèle. Dans le modèle avec anticipations non-rationnelles, des chocs de productivité standards et des chocs dans le secteur du crédit génèrent des épisodes de hausse persistante dans les prix immobiliers. L’excès de volatilité persistant dans les prix immobiliers affecte en retour le secteur financier (car les actifs immobiliers servent de collatéral pour l’endettement des ménages et des entreprises), et se propage au secteur réel. Ce mécanisme d’amplification et de propagation améliore la capacité du modèle à expliquer les énigmes empiriques sur le marché immobilier américain et les liens entre les secteurs macroéconomique et financier sur la période 1985-2019. Le modèle avec apprentissage permet également de répliquer la prévisibilité des erreurs de prévision mise en évidence par les données d’enquête.