Nous définissons les monnaies refuges comme celles capables de fournir des excès de rendements positifs durant les crises et nous montrons qu’elles ont des primes de risque négatives à long terme. Nous tentons de les identifier empiriquement en considérant un échantillon de 26 monnaies émises par des pays avancés ou émergents sur une période allant de 1999 à 2013. Premièrement, nous identifions les monnaies ayant des excès de rendements moyens ex post négatifs sur longue période et positifs durant les crises ; seuls le yen et le dollar remplissent ces conditions. Deuxièmement, nous estimons par une régression à transition douce (STR) l’équation de Fama dans laquelle nous ajoutons le VIX comme variable explicative et variable de transition de façon à saisir la réponse des taux de change au cours du cycle financier. Les résultats montrent que le dollar et le yen sont aussi les seuls candidats pour être des monnaies refuges. En dépit de son appréciation tendancielle sur le long terme, le franc suisse ne remplit pas ce rôle car il a tendance à suivre le mouvement baissier de l’euro pendant les crises récentes.