Cet article s’intéresse à l’existence d’une importante minorité de médecins généralistes à faibles revenus. 5 à 7% de l’ensemble des médecins généralistes ont des revenus nets mensuels inférieurs à 1,5 SMIC. Leurs faibles revenus persistent sur une grande partie de leur carrière. Ces médecins sont plus fréquemment des femmes et des médecins exerçant dans des départements où la densité médicale est forte mais où la qualité de vie est également meilleure. Nous évaluons dans quelle mesure les revenus plus faibles de ces médecins résultent de leur plus grande préférence pour le loisir. Une analyse économétrique permet de tester s’ils travaillent peu par choix ou parce qu’ils y sont contraints. Nous estimons un modèle en taux de croissance qui permet d’étudier leur réaction à un choc de demande. Nous montrons qu’ils ne réagissent jamais à une variation positive de la demande, alors que cela pourrait contribuer à augmenter le niveau de leurs revenus. Leur activité n’est sensible qu’à des variations négatives de la demande. Ils diminuent leur activité lorsqu’ils y sont contraints. Les médecins à faibles revenus sont des médecins qui choisissent de travailler peu : répondre à la hausse de la demande de soins en augmentant leur activité réduirait leur utilité. Cette très faible activité reflète un avantage de la profession de médecin libéral : les médecins peuvent choisir de travailler peu.