Nous développons un modèle théorique dans le but d’évaluer le risque associé aux obligations contingentes convertibles (CoCo). Le risque de conversion est le principal risque associé à ces produits financiers et rend leur évaluation périlleuse. Nous montrons, en particulier, qu’il n’est possible de trouver un prix d’équilibre pour les obligations CoCo que lorsque la banque est suffisamment capitalisée et/ou que son actif paye un rendement espéré suffisamment élevé. En outre, lorsqu’un tel prix d’équilibre existe, nous montrons qu’il s’agit d’une fonction décroissante du niveau de capitalisation de la banque. En d’autres termes, les banques les mieux capitalisées sont en mesure d’émettre des obligations CoCo à un coût moindre que les banques moins bien capitalisées. Les obligations CoCo sont donc à envisager plus comme des compléments que comme des substituts aux actions ordinaires. A cause du risque de conversion, des paniques auto-réalisatrices peuvent se produire sur le marché des obligations CoCo. Nous modélisons ainsi un jeu entre les investisseurs en obligations CoCo et la Banque Centrale dont la résolution permet de mettre en évidence les situations où une panique se produit effectivement. En recourant à la technique des jeux globaux, nous montrons, en particulier, que la probabilité qu’une crise se produise peut être exprimée comme une fonction du rendement espéré associé à l’actif de la banque. La probabilité de crise est, en outre, sensible à l’information dont disposent les acheteurs d’obligations CoCo.