Les résultats des études empiriques suggèrent que la transmission des taux directeurs aux taux bancaires est asymétrique dans la zone euro. En effet, les taux débiteurs bancaires s’ajustent plus lentement et moins complètement aux baisses qu’aux augmentations de l’Eonia. Nous étudions comment cette rigidité à la baisse des taux d’intérêt affecte la réponse de l’économie aux chocs de politique monétaire. A cette fin, nous introduisons des coûts d’ajustement asymétriques des taux débiteurs bancaires dans un modèle d’équilibre général stochastique dynamique macro-financier. Nous trouvons que la réponse initiale du PIB à un choc négatif de politique monétaire est inférieure de 25% à sa réponse obtenue en cas de choc positif de même ampleur. Il faudrait alors qu’une banque centrale réduise son taux directeur de 50 à 75% de plus pour obtenir un impact sur le PIB à un horizon de moyen terme qui soit identique, en valeur absolue, à celui obtenu en cas de choc positif. Nous montrons également que la rigidité à la baisse des taux d’intérêt est plus forte lorsque le taux directeur atteint sa valeur plancher effective, empêchant encore plus la transmission d’une politique monétaire accommodante. Ces résultats impliquent que négliger l’asymétrie des ajustements des taux bancaires peut conduire à des décisions de politique monétaire erronées.