Cet article étudie les déterminants comportementaux et socio-démographiques des mesures prophylactiques déclarées contre le COVID-19 : gestes de barrière, restrictions de confinement et port de masque. L’étude oppose deux types de mesures des déterminants comportementaux : les préférences obtenues expérimentalement (tolérance au risque, préférences temporelles, orientation sociale et coopérativité) et les préférences déclarées (tolérance au risque, préférences temporelles et confiance). Les données ont été recueillies auprès d’un échantillon représentatif de la population adulte française métropolitaine (N=1154) interrogé lors du premier confinement en mai 2020, et les tâches expérimentales ont été réalisées en ligne. Le pouvoir prédictif en échantillon et hors échantillon de plusieurs modèles de régression est étudié et comparé. Dans l’ensemble, nous constatons que les préférences déclarées sont de meilleurs prédicteurs du respect des mesures prophylactiques que les préférences obtenues expérimentalement : le niveau de risque autodéclaré, la patience et la confiance prédisent le respect des mesures, alors que les mesures obtenues d’aversion pour le risque, de patience, de coopération et de prosocialité n’ont pas d’effet prédictif.