Cet article s’intéresse au phénomène de « fuite vers la sécurité » en examinant si son intensité reste la même dans l’environnement actuel de faibles taux d’intérêts. L’intuition est que lorsque les rendements obligataires sont faibles, les motifs traditionnels de « fuite vers la sécurité » (protection du patrimoine, liquidité) peuvent ne pas être suffisants, induisant une intensité réduite du phénomène. A partir de données sur les obligations d’État aux Etats-Unis et de l’indice S&P 500; nous montrons que lorsque les rendements obligataires sont bas, la force de la fuite vers la sécurité (des actions vers les obligations) s’affaiblit. De plus, nous développons un modèle bivarié de transfert de « fuite vers la sécurité » qui examine dans quelle mesure l’intensité de la fuite vers la sécurité des actions vers d’autres actifs refuge (or et devises) est liée à l’intensité du phénomène entre les actions et les obligations d’Etat. Les résultats montrent que lorsque l’intensité de la « fuite vers la sécurité » des actions vers les obligations diminue, l’intensité du phénomène vers l’or augmente. Ce résultat ne se vérifie que dans l’environnement actuel de taux faibles, ce qui suggère un changement dans l’attrait historique des obligations d’Etat aux Etats-Unis en tant que valeur refuge.