Les disparités raciales persistantes de revenus ne peuvent pas être seulement expliquées par les différences de caractéristiques socio-économiques. Dans ce papier, nous soutenons que la ségrégation locale devrait être un composant de la détermination des écarts de revenus socio-ethniques en utilisant l’écart de revenus entre Blancs et Africains dans l’Afrique du Sud contemporaine. Premièrement, nous complétons des équations de salaire de Mincer avec un indice de ségrégation. Deuxièmement, nous décomposons l’écart de revenus en distribution en des effets de composition et de structure détaillés. Troisièmement, nous explorons l’hétérogénéité des effets de la ségrégation selon trois lignes théoriques: préférences raciales, segmentation du marché du travail, et effets de réseaux. La ségrégation apparaît comme le principal contributeur de l’effet de structure, devant l’éducation et l’expérience, et fait une contribution importante à l’effet de composition. De plus, la ségrégation est néfaste pour les revenus des Africains au bas de la distribution, notamment en association avec les réseaux locaux informels de recherche d’emploi, pendant que la ségrégation est bénéfique pour les Blancs au sommet de la distribution. Les préférences raciales et la segmentation du marché du travail ne jouent qu’un rôle mineur. Nous identifions les caractéristiques des sous-populations qui souffrent et bénéficient le plus de la ségrégation, incluant pour les premières, des travailleurs peu éduqués des secteurs agricoles et miniers, souvent des femmes, immergés dans leurs réseaux personnels. Enfin, les politiques de salaire minimum semblent atténuer les mécanismes néfastes de la ségrégation.