Les Petits États Insulaires en Développement de la Caraïbe font face à des vulnérabilités économiques, sociales et environnementales importantes. Dans ce travail, un modèle à génération imbriquées est développé pour une économie dans laquelle il y a de la migration et de la pollution provenant du secteur de production. Ici, le stock de pollution réduit les capacités d’apprentissages des enfants et par conséquent l’accumulation de capital humain dans l’économie. Ainsi, ce modèle permet d’introduire des caractéristiques importantes des économies caribéennes afin d’analyser les interactions entre dynamiques démographiques – soit le phénomène migratoire et le capital humain – et qualité environnementale. Les résultats montrent que le gain de capital humain déclenché par la possibilité de migrer n’est plus possible à cause de l’externalité environnementale. En effet dans la majorité des cas, en présence de la dégradation des capacités cognitives découlant de la pollution, l’utilité et la production par habitant sont négativement corrélées avec la probabilité de migrer ou les rémittences. Ici, la migration conduit à un accroissement de la fertilité et donc de la population, ce qui se traduit par un accroissement de la production agrégée et par conséquent de la pollution émise. Dans ce contexte il a été montré qu’une politique environnementale consistant en une taxe environnementale sur la production couplée à une politique de réduction des émissions, peut améliorer l’utilité et le niveau de capital humain. Cependant cela va dépendre fortement de l’intensité polluante de la firme. Enfin dans certains cas, une amélioration de la situation est possible lorsque la migration ou les rémittences augmentent, néanmoins cela n’est possible que lorsque la probabilité de migration est déjà très élevée.