Les investissements internationaux en titres de dette publique sont un déterminant clé des taux souverains. Toutes choses égales par ailleurs, ils permettent de réduire le coût de l’endettement public. D’un point de vue de stabilité financière cependant, leur volatilité pose également la question de la vulnérabilité de la dette publique face au risque de retrait des investisseurs internationaux.
Ce document de travail aborde cette problématique dans le cas de la dette publique française. La vulnérabilité de la dette publique y est mesurée par la hausse du taux souverain nécessaire pour que les ré-allocations de portefeuille du secteur financier domestique couvrent un montant donné de désinvestissements des non-résidents.
Les résultats que nous obtenons indiquent que si la part des non-résidents dans la détention hors banque centrale de la dette publique française s’était éloignée de sa trajectoire effective de -1,25 pp par trimestre entre le T3 2016 et le T3 2017 (soit une déviation totale de -5 pp), le taux souverain aurait été d’environ 40 pb supérieur au T3 2017. Etant donnés les montants et les maturités des émissions de titres de dette publique sur cette période, le surcoût pour les finances publiques, actualisé en fonction de la courbe des taux allemands, aurait été aux alentours de 6 Md €.