Dans ce travail, nous proposons un modèle à générations imbriquées pour des pays à fort niveau d’émigration tels que les pays insulaires de la Caraïbe afin de lier la croissance économique aux caractéristiques démographiques. Notre modèle théorique capture les effets potentiels de la migration sur les choix des ménages en termes de fertilité, d’éducation et d’épargne et donc l’impact de ce phénomène sur l’accumulation de capitaux humain et physique. Grâce à des simulations numériques nous étudions plus spécifiquement cinq pays. Nous trouvons alors que les ménages jamaïcains, dominicains ou haïtiens investissent plus en éducation pour les générations futures et augmentent le nombre d’enfants. Ainsi, à cause de la migration leur croissance économique est basé sur une forte accumulation d’unités efficientes de travail. A la Barbade ou à Trinidad et Tobago, les bénéfices de l’éducation sont diminués respectivement pas une plus faible prime à la migration et un plus faible niveau de transferts intergénérationnels. Par conséquent, leur croissance économique est basée sur une plus forte accumulation de capital physique. Dans un deuxième temps, nous introduisons des frictions sur le marché des capitaux afin de tenir compte des imperfections d’ajustement du taux d’intérêt à la productivité marginale du capital. Pour les cinq îles étudiées, la réduction de ces frictions entraîne un arbitrage entre court et long termes pour le capital physique par unité efficiente de travail et la croissance économique.