Suivant la dynamique de globalisation, les migrations internationales ont connu une vive croissance depuis les années 1990. Dans la mesure où ces migrations peuvent masquer la structure démographique naturelle des pays, elles sont susceptibles d’expliquer une part importante des déséquilibres mondiaux. Cet article aborde cette question en étudiant le rôle joué par les migrations internationales dans la dynamique des déséquilibres globaux. À cette fin, nous nous appuyons sur un modèle à générations imbriquées pour établir la relation théorique entre migrations internationales et solde courant. Grâce à une série d’estimations robustes, nous étudions empiriquement cette relation pour un panel de 157 pays développés et en développement au cours de la période 1990-2014. Nos résultats mettent en avant le rôle crucial des migrations internationales. Plus précisément, nous montrons qu’une augmentation des migrations améliore le taux d’épargne et le solde courant dans les pays d’accueil, alors qu’elle exerce des effets opposés dans le pays d’origine. Ces effets sont particulièrement prononcés dans les pays en développement, et atténués par les transferts de fonds.