Dans cet article, nous affirmons que la théorie de la démocratie de Downs fournit un cadre pour construire une théorie économique positive du populisme. L’objectif de cet article est triple. Premièrement, nous mettons en lumière des aspects systématiquement négligés de la théorie de Downs. En particulier, nous démontrons que Downs est un penseur de la polarisation politique et que l’accent qu’il met sur l’incertitude est pertinent pour construire une théorie économique du populisme. Deuxièmement, nous profitons de la question du populisme pour tester le pouvoir explicatif de l’économie politique de Downs. Troisièmement, notre reconstruction de l’économie politique de Downs permet une analyse comparative avec la littérature de des sciences politiques sur le populisme afin d’atteindre un équilibre réflexif sur la compréhension de la nature et des causes du populisme. Conformément à cette méthode, nous concluons que le populisme est, par essence, une force politique dans une démocratie, toujours présente à l’état latent, et rationnellement promue par les partis politiques lorsque le consensus minimum requis pour la stabilité démocratique est en crise. C’est pourquoi le populisme est susceptible de régénérer autant que de sonner le glas d’un système politique démocratique.