Les dysfonctionnements de la zone euro révélés par la crise financière de 2008 puis par la crise des dettes souveraines entre 2010 et 2012 ont conduit à la création de l’Union bancaire en 2012. Si la revue de littérature théorique et empirique explicite le fonctionnement du mécanisme de partage international des risques, théoriquement amplifié par l’Union bancaire du fait de ses deux piliers effectifs, l’impact de l’Union bancaire sur le partage des risques dans l’Union européenne ne fait à notre connaissance pas l’objet d’estimations économétriques. Les faits stylisés sur l’UE-25 ne vont pas dans le sens d’un effet significatif de l’Union bancaire sur les indicateurs bancaires qu’elle est censée impacter. La plupart des pays CESEE, bien que très fortement intégrés à l’Europe bancaire, n’ont par ailleurs pas fait le choix de devenir membres de l’Union bancaire pour l’instant. Déterminer si la non-appartenance à l’Union bancaire a modifié le niveau moyen de partage privé des risques participe au débat sur l’impact de l’adhésion à l’Union Bancaire pour les pays CESEE du point de vue de l’efficacité des politiques d’ajustement, alors même qu’il est majoritairement animé par des considérations institutionnelles et macroprudentielles. Ces deux principales considérations motivent notre question de recherche, qui consiste à estimer les impacts unilatéraux et bilatéraux de l’Union bancaire sur le partage des risques. Notre contribution de type empirique consiste en l’adoption d’une modélisation bilatérale du partage des risques et d’une double stratégie d’identification en panel: un modèle à effets fixes individuels et un modèle à facteurs communs inobservés. Sur la période 1979-2018, nos estimations vont dans le sens d’un impact significatif et positif de l’intégration bancaire; significatif et négatif de la non-appartenance à l’Union bancaire dans le niveau moyen de partage des risques dans l’UE-25. Sur la période plus contemporaine et quel que soit le sous-groupe envisagé, apparaissent l’importance des marchés de capitaux et une contribution négative de l’intégration bancaire.