Plantin et Rocher (2016) montrent comment les assureurs ont tendance à faire du « risk-shifting » avant la matérialisation d’une défaillance. Cet article examine empiriquement cette idée en testant les mécanismes d’insolvabilité dans le secteur de l’assurance, en utilisant une base de données unique construite par les auteurs, qui regroupe les données du bilan et des comptes de résultats (ainsi que les informations sur les défaillances) au cours des 30 dernières années. À l’aide de différentes spécifications logistiques à effets fixes et de modèles de survie paramétriques, ce papier présente l’évidence, en plus du rôle de la rentabilité en tant qu’indicateur avancé, des asymétries intrinsèques entre les secteurs de l’assurance vie et non-vie. Dans le secteur de la vie, la composition de l’actif est très importante pour prévoir une faillite, tandis que l’efficacité opérationnelle ne joue aucun rôle. Dans le secteur non-vie, l’inverse s’avère vrai.