Si la question de la transparence est aussi cruciale sur les marchés financiers, c’est qu’elle pose un doute sur la capacité d’une économie libérale, décentralisée à assumer son rôle politique et social. Ce rôle est apprécié en économie à travers les deux légitimités propres à l’ordre marchand : l’équité dans la diffusion des informations et des connaissances et l’efficacité dans l’allocation des ressources.Dès lors que le marché n’assure pas l’une ou l’autre de ces missions, sa supériorité présumée est mise en doute.C’est alors que se pose la question de la transparence : si le marché fonctionnait correctement, cette question n’aurait pas lieu d’être puisque les prix d’équilibre suffiraient à produire de la connaissance et à assurer une allocation optimale des ressources. Cette question, je la poserai dans le cadre d’un marché particulier : le marché financier et plus spécifiquement le marché des actions. Ce choix est guidé par l’importance du monde de la finance aujourd’hui, sur les décisions économiques mais aussi sur les choix politiques (construction européenne, harmonisation des normes comptables) et les orientations sociales.