Cet article présente les principales conclusions d’une thèse consacrée aux clubs politiques « informels » de Moscou pendant la perestrojka. L’objet est de comprendre comment le système politique soviétique s’ébranle, puis s’effondre, en observant ces processus à travers les clubs, acteurs importants, originaux mais mal connus de la décomposition. Cette étude prend comme fil directeur les relations entre les clubs et les institutions de pouvoir. On constate dès l’origine (1987) que les principaux clubs soutiennent les « réformateurs » du Parti, tout en menant un subtil travail de sape de l’intérieur. La tenue d’élections compétitives en 1989-1990 vient cependant bouleverser la structure de ce jeu et de l’espace politique en général ; l’arrivée d’une nouvelle vague de militants fait, quant à elle, basculer le « mouvement informel » dans l’opposition frontale. Dans sa phase radicale, le mouvement, désormais appelé « démocratique », sera l’un des points d’appui de B. Eltsine dans sa montée au pouvoir.