L’article analyse les relations économiques de la Chine avec les pays d’Afrique Sub-saharienne, notamment les nouvelles relations contractuelles liant les exportations africaines aux investissements par des firmes chinoises. Contrairement aux partenaires « traditionnels » des économies Sub-Sahariennes (pays européens, Etats-Unis), ces relations mêlent indissolublement commerce, aide et investissement, ce qui peut induire des effets de « verrouillage » (« lock-in »). Le commerce et l’investissement se centrent sur les matières premières produites par l’Afrique, qui constituent des inputs essentiels à la croissance chinoise, avec le risque de renforcer la dépendance des pays africains vis-à-vis de l’exportation de matières premières et ses effets négatifs, notamment dans les pays exportateurs de pétrole. Cependant, les investissements chinois se dirigent de plus en plus vers d’autres secteurs, ainsi le secteur manufacturier. Egalement, l’aide et les investissements chinois ont des effets positifs, par exemple en contribuant à l’amélioration des infrastructures – le manque d’infrastructures étant l’un des facteurs-clés de la stagnation des économies africaines. La montée en puissance de la Chine représente également des ressources additionnelles significatives, ainsi qu’un élargissement bienvenu du nombre de « joueurs ». L’article montre ainsi l’ambivalence de l’impact de la Chine, qui en outre varie considérablement selon les pays, leurs structures d’exportation et la nature de leurs institutions politiques.