Le mimétisme constaté sur le marché financier est souvent réduit à un fait idiosyncratique, expliqué par un calcul rationnel individuel et déconnecté de tout l’environnement social. Ces explications placent au second plan la nature sociale ou institutionnelle du mimétisme. Or, il paraît difficilement acceptable de penser la décision financière comme une action purement individuelle, désencastrée des influences sociales. Afin de mieux éclairer les sources du mimétisme, il importe de ne pas limiter l’analyse aux seuls choix individuels et d’introduire des considérations holistes. A cette fin, cet article propose d’étudier les diverses sources du mimétisme à partir de l’étude des décisions d’une catégorie particulière d’acteurs financiers : les gérants de fonds. Le cadre néo-institutionnaliste initié par North (1990) et Williamson (2000) permet de considérer dans une même théorie les différents niveaux (institutions, organisations, individus) nécessaires à la compréhension des décisions des gérants.