Cette étude examine l’effet de la corruption sur l’arbitrage entre dépenses en capital et dépenses courantes dans un panel de 48 pays africains sur la période 2000-2016.
Sur la base d’annuaires statistiques, nous compilons des données désagrégées sur les finances publiques des pays africains et trouvons qu’une forte prévalence de la corruption entraine une distorsion des dépenses publiques au détriment de la part des dépenses en capital. Plus précisément, une augmentation de la corruption d’un écart-type est associée à une diminution de la proportion des dépenses en capital qui passe de 29 % à 18%. Les résultats sont robustes à diverses spécifications et méthodes d’estimation, y compris l’approche des effets fixes et des variables instrumentales. L’argument est qu’il semble plus bénéfique pour les fonctionnaires de manipuler les dépenses publiques en faveur des dépenses courantes et au détriment des dépenses en capital. L’allocation des dépenses en capital fait appel à des procédures plus formelles et traçables alors que les dépenses courantes sous plus ouvertes à une allocation discrétionnaire.