Contre toute attente, l’abandon du Currency Board argentin n’a entraîné qu’un bref épisode d’inflation. Cet article se propose d’analyser cette transition réussie à la lumière des changements structurels impliqués par l’assouplissement du régime monétaire. Des estimations dans un cadre de cointégration multivariée révèlent que le nouveau régime a entraîné une rupture de modèle sur le marché de la monnaie mais pas sur le marché du travail. L’interprétation est la suivante: la rigueur monétaire et fiscale du nouveau régime a renversé les anticipations négatives tandis que la flexibilité du marché du travail, héritée du Currency Board, a éradiqué toute dynamique inertielle liée à l’indexation des salaires.