Les analyses empiriques suggèrent que les taux d’intérêt sur les prêts bancaires sont rigides à la baisse : les banques ont tendance à répercuter plus lentement et moins que proportionnellement les baisses de taux d’intérêt de marché sur leurs taux débiteurs qu’elles ne répercutent les hausses de taux. Nous étudions les conséquences macroéconomiques de cette rigidité à la baisse des taux d’intérêt en introduisant des coûts d’ajustement asymétriques des taux des prêts bancaires dans un modèle d’équilibre général dynamique stochastique. En étalonnant ce modèle sur la zone euro, nous trouvons que la différence de réponse initiale du PIB à des chocs positifs et négatifs de même amplitude peut atteindre jusqu’à 25%. Cela signifie que la banque centrale devrait davantage réduire son taux directeur pour obtenir un impact à moyen terme sur le PIB équivalent à l’impact d’une hausse de taux. Nous montrons également que la rigidité à la baisse des taux d’intérêt est plus forte lorsque les taux directeurs sont à leur borne inférieure effective, ce qui affaiblit encore plus la transmission de la politique monétaire. Ces résultats indiquent que négliger l’asymétrie dans l’ajustement des taux d’intérêt bancaires peut conduire à des recommandations de politique monétaire erronées.