L’objet de cet article consiste à élucider la relation entre le mode de financement et le mode de gouvernement d’entreprise. Il s’agit d’étudier si la convergence des systèmes de financement conduisait forcément à une convergence des modes de gouvernement d’entreprise, et ce, pour certains pays de l’OCDE avec décidément référence au cas tunisien. Les trajectoires suivies sont pourtant plus complexes qu’elles ne le paraissent. Ainsi, s’il est constaté que les systèmes financiers des pays tels que les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni d’une part, et éventuellement la France, le Japon et l’Italie de l’autre, tendent à converger par le recours croissant aux marchés financiers, il semble qu’il soit difficile de déduire de facto à une convergence des modes de gouvernement d’entreprise. Mieux encore, les structures demeurent à ce jour fortement dépendantes de leur contexte. S’agissant du cas tunisien et malgré les faiblesses du système financier, la gouvernance occupe une place primordiale à côté des différentes réformes visant à relancer la finance de marché. Cependant, le lien de causalité entre financement et gouvernance s’avère particulièrement ambigu du fait qu’il n’existe pas réellement une exigence pressante à l’adoption d’un mode de gouvernance par les entreprises comme pour le cas des pays développés. La mise en place en Tunisie d’un « Code de Bonnes Pratiques » de gouvernement d’entreprise doit venir remédier aux insuffisances du dispositif déjà existant pour définir les règles de fonctionnement des sociétés anonymes faisant appel public à l’épargne et, par delà, améliorer l’exercice du pouvoir entre les dirigeants et les actionnaires.