Cet article s’intéresse aux implications des mécanismes d’entraide, de réciprocité et d’échange sur l’adoption ou la non-adoption de l’innovation dans les pays en développement. Une conceptualisation de ce thème est proposée dans le cadre des théories néo-institutionnelles et conventionalistes. Plus précisément, l’idée générale est de montrer comment une convention locale de solidarité, le fihavanana, peut devenir un frein à l’adoption de nouvelles techniques dans la mesure où elle autorise un transfert des risques liés à l’innovation individuelle à la communauté dans son ensemble. L’analyse s’appuie sur des données d’enquêtes, des entretiens et des observations de terrain en milieu rural à Madagascar.