Smith, Ricardo, Marx et Sraffa ne font pas de différence théorique entre les ressources épuisables et les terres. Pourtant, la notion même d’épuisabilité s’oppose à l’idée des « pouvoirs indestructibles du sol » (Ricatdo) et appelle une analyse spécifique, distincte de celle de la rente. La diversité des tentatives contemporaines pour traiter cette question dans un cadre classique montre la grande variété des compréhensions des principes méthodologiques de la théorie classique. Trois points saillants apparaissent : d’abord, le traitement des prix, qui sont invariants en théorie classique mais qui, selon la règle d’Hotelling, changent avec le temps pour les ressources épuisables ; ensuite, la notion et la mesure du taux de profit ; enfin, la relation entre analyse économique et une problématique plus historique et sociologique soulignant les rapports de pouvoir entre classes. Notre contribution part de l’étude d’un modèle très simple, dit modèle blé-guano, où le guano est la ressource épuisable, et examine les dynamiques d’un telle économie en termes physiques et en valeur. Ces leçons servent de base à une extension aux modèles multisectoriels. Nous présentons un examen critique de quelques travaux alternatifs menés par des chercheurs d’inspiration sraffienne.