L’objet de cet article est l’étude du rôle de l’or comme valeur refuge contre les moins values
sur actions durant les récessions et les krachs boursiers. À la suite de Baur and McDermott
(2010) et Baur et Lucey (2010), nous caractérisons les valeurs refuge par leurs corrélations
négatives avec les actions durant les crises. Nous étendons leurs résultats dans trois directions.
Premièrement, nous identifions les périodes de crises de façon exogène en utilisant
successivement les périodes de récession définies par le NBER et les périodes boursières
baissières aux États-Unis. Deuxièmement, nous modélisons les interactions entre les
rendements des actions et ceux de l’or en tenant compte de la variabilité temporelle de leur
covariance conditionnelle. Troisièmement, nous testons l’existence de relations de long terme
entre l’or et les actions et tentons de les exploiter pour construire des portefeuilles
« couverts » robustes aux crises. Les régressions portent sur des données mensuelles sur les
contrats à terme d’or et divers indices boursiers (France, Allemagne, RU, EU, G7), sur la
période 1978:2-2009:1. À court terme, nous trouvons que la corrélation entre l’or et les actions
est proche de zéro durant les récessions, ce qui qualifie l’or comme valeur refuge au sens
faible. Le même résultat se retrouve globalement durant les périodes de baisse boursière,
même si l’or ressort comme une valeur refuge forte (corrélation négative) contre l’indice
boursier américain. Un examen plus approfondi révèle que ces résultats tiennent en moyenne
et non pas durant chaque période de crise et chaque pays. À long terme, nous détectons une
relation négative entre l’or et trois marchés d’actions (EU, France, RU). Mais elle ne permet
pas de construire un portefeuille couvert qui résiste durant toutes les crises. En dépit de son
intérêt pour la diversification