Cet article propose une analyse de la coopération dans les relations contractuelles à partir d’une hypothèse de rationalité procédurale. Suivant la théorie du framing de Lindenberg, nous définissons l’égoïsme éclairé comme la rationalité mise en œuvre lors des relations contractuelles. La coopération s’explique alors par la volonté de maintenir la relation qui diminue la saillance du cadre de gain ; cette volonté est entretenue par l’échange de signaux relationnels entre les parties. Si les possibilités d’opportunisme sont importantes, la coopération nécessite d’être soutenue, d’abord par la formalisation d’un contrat puis, plus les enjeux augmentent, par l’encastrement dans un réseau. Des mécanismes de réputation et de sélection peuvent alors être mobilisés. Nous montrons que dans une telle approche, l’acceptation par les parties de l’incomplétude inévitable de leur contrat est un signal positif, nécessaire à l’établissement de la coopération.