L’article propose une analyse empirique de la demande de monnaie (M3) dans
la zone euro sur la période 1981-2008. Pour expliquer la croissance rapide de
l’agrégat M3 depuis 2001, des variables de richesse relatives aux prix des actifs
financiers et immobiliers en termes réels sont introduites. Deux méthodes d’estimation
sont utilisées : un modèle vectoriel à correction d’erreurs et un modèle à
coefficients variables. La première approche montre qu’en incluant les variables
de richesse dans le modèle, nous obtenons un modèle apparemment stable sur la
période 1981-2007, mais l’extension de la période d’estimation affecte sa stabilité
et remet en question sa pertinence. La seconde approche révèle l’instabilité des
fonctions de demande de monnaie – les élasticités et semi-élasticités varient au
cours du temps – et met en évidence une relation positive entre les prix des actifs
immobiliers et la demande de monnaie (M3) en termes réels. La richesse immobilière
joue par conséquent un rôle important pour capturer les comportements
d’allocation de portefeuille dans les modèles de demande de monnaie durant la
première décennie de ce siècle.