L’objectif de cette étude est d’évaluer, à partir des comptes financiers nationaux (base Eurostat), le degré d’intermédiation des financements de treize pays européens entre 1994 et 2001. Deux approches sont distinguées. L’approche par la demande adopte le point de vue des agents à besoin de financement qui sollicitent un crédit auprès d’un intermédiaire bancaire ou émettent des titres sur le marché. L’approche par l’offre enregistre l’activité des institutions financières qui contribuent au financement de l’économie, au-delà du crédit bancaire, en achetant des titres sur les marchés. Pour parvenir à une mesure du taux d’intermédiation en volume, nous corrigeons les encours de titres de la valorisation boursière. L’idée est de capter uniquement, dans l’augmentation de la capitalisation boursière, l’aspect « nouveau financement ».
L’écart obtenu entre l’évaluation en valeur et celle qu’on préconise en volume montre l’importance du biais induit par les effets de valorisation boursière. L’écart entre l’approche par l’offre et l’approche par la demande révèle qu’une large part des financements « demandés » par les agents non financiers sont « offerts » par les intermédiaires financiers (IF). Quant aux écarts entre les différents pays, ils ne se situent guère au niveau des financements externes (financements de marché / financements intermédiés) mais bien plus au niveau des modalités même de l’intermédiation, selon que l’activité des IF consiste davantage dans le crédit ou dans l’achat de titres.
Au final, il s’agit de montrer le maintien du degré d’intermédiation financière des financements, dans une phase d’activité soutenue des marchés de capitaux, confortant l’idée que le développement des marchés financiers ne saurait se faire au détriment de celui des intermédiaires financiers.