A la fin des années 70, les pays en développement furent affectés par la chute des termes de l’échange d’un grand nombre de matières premières, et durent faire appel au Fonds Monétaire International et à la Banque mondiale, qui conditionnèrent leurs financements à des programmes de stabilisation et d’ajustement structurel. Trois décennies plus tard, la plupart des pays à bas revenus demeurent sous programmes et le bilan demeure controversé. Les stratégies de croissance des pays émergents, notamment la Chine, ont remis en question le cadre conceptuel des programmes en montrant l’efficacité des politiques publiques. L’article montre que les pays à bas revenus demeurent caractérisés par une étroite base industrielle et la dépendance de produits primaires, dont les prix sont typiquement volatils, donc par des revenus fluctuants qui fragilisent la croissance. Les programmes de stabilisation et d’ajustement n’ont pas significativement aidé les pays à opérer la diversification nécessaire. La hausse des prix des matières premières et les échanges avec les pays émergents marquant les années 2000 pourraient permettent aux pays à bas revenus de se dispenser des programmes, mais de nombreux risques subsistent : renforcement de la spécialisation dans les produits primaires, dégradation des institutions politiques et fragilisation des secteurs industriels locaux.