L’objectif de ce papier est d’examiner de manière empirique les principaux déterminants du comportement en matière de brevets des petites et moyennes entreprises dans les pays les moins avancés (PMA).Nous utilisons une modélisation de type probit sur les données de l’enquête de la Banque mondiale sur le climat d’investissement menée dans 7 PMA (Algérie, Kazakhstan, Nigéria, Équateur, Colombie, Mexique et Chili). En mettant au centre
de l’interprétation le type d’innovation réalisée, nos résultats soutiennent qu’il n’y a pas d’écart majeur par rapport à ce que la littérature considère comme important pour les pays développés: les inventeurs radicaux brevètent davantage que les inventeurs incrémentaux, un innovateur en produits est plus enclin à breveter qu’un innovateur en procédés. Conformément à la littérature récente, un innovateur complexe brevète globalement plus que l’innovateur simple (le cas des entreprises de taille moyenne constitue une exception). Nous constatons aussi qu’il y a un effet de taille. Ces résultats ont des implications directes sur les stratégies d’innovation des firmes et de manière générale sur les interventions publiques visant à renforcer l’appropriation des résultats d’innovation et à soutenir l’usage des brevets dans les petites entreprises. Jusqu’à présent, ce sujet reste sous-exploité par les chercheurs. Cette étude tente de remédier à cette insuffisance.