Dans le cadre de la transition énergétique, la décarbonation du secteur des transports est la pierre angulaire de nombreuses politiques publiques. En tant que composant clé des cathodes des batteries lithium-ion et des batteries nickel-métal-hydrure utilisées dans les véhicules électriques ou hybrides, le cobalt devrait faire face à une demande dynamique dans les prochaines décennies. De nombreuses questions se posent quant aux risques de criticité de ce métal clé de la transition énergétique. Afin d’évaluer la disponibilité du cobalt jusqu’en 2050, nous nous appuyons sur notre modèle mondial de programmation linéaire énergie-transport, TIAM-IFPEN. Deux scénarios climatiques ont été envisagés (2 °C et 4 °C), chacun avec deux scénarios de mobilité différents (mobilité normale et mobilité durable) et pour chaque scénario de mobilité, trois trajectoires de composition chimique des batteries lithium-ion ont été envisagées (teneur élevée, centrale et faible en cobalt) d’ici 2050. Les résultats montrent que dans le scénario le plus strict, 83,2 % des ressources en cobalt identifiées en 2013 devraient être extraites du sol d’ici 2050 pour satisfaire la consommation mondiale. Les deux tiers de la production mondiale proviennent d’Afrique, tandis que la Chine consommera un tiers de la demande totale en 2050. Nous identifions plusieurs pistes pour répondre à la demande croissante de ressources en cobalt. Les politiques publiques doivent donc se concentrer sur 3 axes complémentaires : promouvoir le développement de la mobilité durable, privilégier les batteries à faible teneur en cobalt dans les véhicules électriques et concentrer les efforts sur la mise en place et le déploiement d’un système de récupération, de tri et de recyclage des déchets.