Dans la plupart des pays de l’OCDE, la croissance de la productivité du travail dans le secteur de la construction a été très faible au cours des dernières décennies. Cet article aborde cette question en utilisant un panel de 23 pays au cours de la période 1995-2015. Tout d’abord, nous nous appuyons sur la méthode d’Ackerberg, Caves et Frazer (2015) pour proposer une explication multifactorielle de cette absence de croissance de la productivité : (i) la croissance moyenne de la productivité globale des facteurs (PGF) est proche de zéro, voire négative pour la plupart des pays ; (ii) les contributions moyennes à la croissance du capital et des intrants intermédiaires sont positives mais faibles, 0,05 % et 0,90 % par an, respectivement, et beaucoup plus faibles que dans l’industrie manufacturière sur la même période (0,40 % et 3,10 % par an, respectivement). Ensuite, nous examinons si les réformes réglementaires spécifiques à la construction pourraient stimuler la productivité dans ce secteur. En utilisant les indicateurs réglementaires du rapport Doing Business, nous constatons un impact négatif de ces réglementations sur la PGF, mais pas sur les intensités de capital et d’intrants intermédiaires. Nos résultats suggèrent que la réduction des réglementations dans le secteur de la construction pourrait stimuler la productivité : un passage aux réglementations les plus légères augmenterait la PGF à long terme de 6 % en moyenne.