Le mouvement actuel de dérégulation du marché des services juridiques
s’exerce indistinctement sur l’ensemble des services produits par les avocats, dont
la variété n’est donc pas prise en compte. À l’encontre d’une telle conception, nous
considérons des services juridiques hétérogènes. Nous analysons cette hétérogénéité à
partir de la classification économique des biens de confiance, de recherche et d’expérience,
et en tirons les implications régulatoires. Nous montrons ainsi que les mécanismes
de marché fondés sur la réputation individuelle des avocats sont suffisants pour
réguler l’offre des services ayant des caractéristiques de recherche ou d’expérience.
En revanche, une réglementation est nécessaire pour assurer la qualité des services
juridiques caractérisables comme des biens de confiance. Cette réglementation peut
alors être produite soit par autorégulation, soit par hétérorégulation, en fonction des
coûts et avantages relatifs de ces deux modes de production du droit professionnel.