D’un point de vue théorique, l’existence d’un salaire minimum affecte le coût et rentabilité de la production (malgré l’ajustement du prix de vente) et comme les entreprises sont susceptibles d’adapter la façon de produire, ces éléments sont défavorables à l’emploi. En sens inverse, le rééquilibrage des rapports de force en situation de monopsone sur le marché du travail, l’amélioration de la motivation des travailleurs et le bouclage macroéconomique par les revenus sont susceptibles d’inverser les conclusions et d’entraîner un accroissement de l’emploi.
Les études précédentes concernent les aspects macroéconomiques du salaire, ou d’un point de vue microéconomique, la sensibilité de l’emploi au salaire, les épisodes d’augmentations différenciées du salaire minimum et enfin l’analyse de la partie manquante de la distribution des salaires à la suite de la contrainte imposée par le SMIC.
La présente étude revient sur cette problématique en l’affinant de façon à prendre en compte des éventuels biais d’autosélection dus non seulement aux comportements individuels mais aussi à la disponibilité d’emplois vacants. La compréhension des comportements individuels est aussi améliorée par la prise en compte des interactions des décisions d’offre de travail au sein du ménage. Un troisième apport réside dans une analyse plus fine du rôle du diplôme dans les prétentions salariales. D’un point de vue technique, un modèle de salaire avec sélection endogène est estimé et les résultats font apparaître une surestimation des effets du SMIC dans les études antérieures, ainsi q’un manque de précision notable de ces analyses.