Alors que l’actualité récente a, de nouveau, illustré la fréquence d’appa- rition de scandales liés de près ou de loin aux marchés et aux opérateurs financiers – on citera pêle-mêle les affairesWirecard, Nikola1 et la dernière enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur le blanchiment des capitaux2 –, nous avons voulu revenir sur ces questions à l’occasion des analyses historiques développées dans cette livraison d’Entreprises et Histoire. Ce débat porte notamment sur le point d’identification des scandales : se situe-t-il dans un conflit struc- turel de nature éthique ou politique au moment d’une fraude lors de la révélation de celle-ci, ou lorsqu’elle devient l’objet d’un emballement médiatique, d’un mouvement d’opinion ? Dès lors, qui est le fauteur scandale : le fraudeur, le contrôleur ou, en amont, le législateur, voire, en aval, celui par qui le scandale émerge, journaliste, plaignant, victime ? On verra dans les quelques pages qui suivent, extraites d’un long débat mené entre Paris, Lausanne et NewYork3, que ces questions et quelques autres font débat et résonnent puissamment, du passé à aujourd’hui.