La compréhension des facteurs sous-jacents aux performances économiques décevantes
de l’Afrique Sub-Saharienne durant les dernières décennies demeure l’objet
de débats. L’ article analyse les problèmes découlant des structures d’exportation
caractérisant la plupart des économies Sub-Sahariennes, en particulier la dépendance
vis-à-vis des produits primaires. Il évalue les contraintes induites par cette
structure d’exportation sur les possibilités de transformation structurelle, notamment
les risques de phénomènes de « trappe ». Il montre que l’impact de la Chine
est devenu un élément essentiel des conditions de la croissance en Afrique Sub-Saharienne.
Cet impact fonctionne selon trois dimensions : i) comme cadre conceptuel
(les « Etats développementaux ») ; ii) comme contrainte (risque d’enfermement
dans l’exportation de matières premières ; risques associés aux contrats liant
commence et investissement ; risques pour les secteurs industriels) ; et iii) comme
opportunité de croissance, via une demande et un investissement accrus. L’article
conclut sur les tensions intrinsèques entre ces trois dimensions.