Alors que la croyance collective dominante affirme que la fuite des cerveaux est préjudiciable au développement des petites économies, de nouvelles études s’opposent à cette idée. Ce document a pour objectif d’étudier le rôle de la diaspora dans le développement économique des pays à faible revenu, en particulier des pays africains. Il analyse à la fois l’effet global et l’effet spécifique de l’émigration en fonction du niveau d’éducation des émigrés. Alors que les résultats empiriques pour tous les pays en développement ne permettent pas d’établir une relation sans ambiguïté entre la diaspora et le développement économique, ceux concernant les pays africains établissent une relation claire et non ambiguë. La diaspora africaine, en particulier la diaspora hautement qualifiée, contribue de manière positive, significative et solide à l’amélioration des revenus en Afrique. Ces résultats remettent en cause la croyance collective dominante. Les améliorations du capital humain, de la productivité totale des facteurs et de la démocratie sont des canaux de transmission efficaces de cet impact. En outre, si les émigrants hautement qualifiés ont globalement un impact plus important sur le développement économique et la démocratie, ceux qui ont un faible niveau d’éducation contribuent davantage aux envois de fonds à destination de l’Afrique.