L’objet de cet article est l’analyse des effets des externalités et de la congestion des services publics locaux sur les propriétés ségrégatives de la formation endogène de juridictions. Contrairement à la plupart des modèles de structure de juridiction, l’hypothèse selon laquelle le bien public produit par une juridiction est un bien public local pur, c’est-à-dire parfaitement exclusif (il ne peut pas être consommé par les ménages ne résidant pas dans la juridiction qui le produit) et parfaitement non-rival, est relâchée. En considérant un modèle analogue à ceux des chapitres précédents, il est démontré que la prise en compte d’effets externes inter-juridictionnels n’affecte pas les conditions sous lesquelles des structures de juridictions stables seront ségrégées par la richesse, dans le sens où la classe de préférences qui garantissent la ségrégation de la richesse de toute structure de juridiction stable n’est pas affectée par la relaxe de l’hypothèse d’absence de congestion et d’effets externes. Par contre, l’exemple présenté dans l’article montre que l’introduction du phénomène de congestion et l’existence d’effets externes des biens publics locaux ont un impact sur la structure de juridiction qui émergera à l’équilibre, et laisse à penser que si les effets de congestions sont suffisamment forts, la condition précédemment identifiée reste suffisante, mais n’est plus nécessaire. Cela semble suggérer que la congestion favorise la ségrégation.