Cet article s’appuie sur un modèle à générations imbriquées pour étudier les effets économiques et démographiques des rémittences dans les petites économies ouvertes. Plus précisément, nous analysons les décisions des ménages en matière d’éducation et d’épargne, sachant que les personnes âgées reçoivent des fonds de leurs enfants résidant dans la zone domestique et à l’étranger. L’augmentation des rendements des investissements en capital humain due à la migration conduit à un accroissement des dépenses d’éducation au détriment de l’épargne nationale. On constate donc une corrélation négative significative entre l’épargne intérieure et les rémittences dans un grand nombre de pays. Le modèle prévoit également des courbes en cloche entre rémittences et croissance économique en raison de cet effet de substitution. Par la suite, nous menons une analyse contrefactuelle sur cinq îles des Caraïbes, qui montre que différentes stratégies concernant les transferts intérieurs et les rémittences peuvent favoriser la croissance, en fonction de l’ampleur de la migration ou du taux de transfert.