Cet article étudie la faisabilité d’une union monétaire au sein du Mercosur dans la perspective théorique des zones monétaires optimales. L’étude s’appuie sur l’estimation d’un ensemble de modèles VAR semi-structurels incluant des variables réelles et financières internationales et domestiques pour chacune des trois principales économies de la zone. L’exercice conclut à la fragilité de ce processus d’intégration régionale. Les VARs soulignent tout d’abord la faible convergence des politiques économiques menées dans les trois pays étudiés ; les chocs nominaux — ici, les chocs de prix — conduisent en particulier à des ajustements sensiblement différents. La désagrégation de l’ensemble des chocs à l’aide d’un modèle à composantes
inobservables confirme cette asymétrie des comportements en soulignant le faible poids des composantes communes, notamment pour les chocs de politique économique domestiques. Enfin, l’intégration de la variable « primes de risques » montre que les pays de la zone réagissent également très différemment à un même choc financier externe, et ce essentiellement en raison de régimes de change différents