Discutants: Hugo Oriola et Nabil Daher
Abstract: Malgré une intégration progressive des risques financiers d’origine climatique dans les discours des banquiers centraux et superviseurs financiers, les mesures pro-actives de verdissement du système financier restent timides. Parmi les propositions politiques soutenues par ces acteurs, le stress test climatique (STC) est défendu pour sa capacité supposée à atténuer les risques financiers climatiques. Développés en premier lieu dans un cadre européen ou le système financier est développé et complexe mais tendanciellement moins exposé au changement climatique que le reste du monde, cet outil a commencé à être utilisé dans des zones géographiques assez variées, notamment par le biais du NGFS (Network for Greening the Financial System). Dès lors, nous étudions dans cet article l’évolution de l’outil lors de son usage en dehors du cœur européen du NGFS. Par une recension des rapports de STC, nous analysons la manière dont ces exercices sont menés dans les banques centrales et superviseurs financiers à travers le monde. Nous observons les déterminants et les caractéristiques de la mise en place de STC. Tout d’abord ce travail fournit un état des lieux inédit des STC menés par des superviseurs ou des banques centrales. De plus, nous discutons de la pertinence de ces exercices pour atténuer les risques financiers d’origine climatique, en particulier dans les pays du sud. Nous concluons sur les difficultés de la mise en place du STC dans les pays du Sud. Les méthodes développées par le NGFS semblent peu adaptées aux enjeux rencontrés dans les pays les plus touchés par les effets du changement climatique.