La soutenance aura lieu le lundi 4 Juillet 2022 à 14 h 30 à l’Université Paris Nanterre, bâtiment B Pierre Grappin (salle B016 Paul Ricœur).
Sous la direction de :
Mme Cécile Couharde (Professeure, Université Paris Nanterre)
M. Aurélien Saïdi (Maître de Conférences, Université Paris Nanterre)
Membres du jury :
Mme Béatrice Cherrier, Chargée de Recherche, CREST-CNRS (rapporteure)
M. Olivier Musy, Professeur, Université de Paris (rapporteur)
Mme Valérie Mignon, Professeure à l’Université Paris Nanterre
M. Francesco Sergi, Maître de Conférences, Université Paris-Est Créteil
Résumé de la thèse :
Cette thèse identifie et explore certains aspects de la relation qu’entretiennent l’économie et la religion. Nous analysons d’abord comment la notion d’intérêt personnel s’est émancipée de la morale religieuse pour devenir un concept
économique. Alors que l’économie a longtemps été pensée au travers du prisme religieux, la notion d’intérêt personnel, appréhendée via les mécanismes du marché économique, va permettre de soustraire l’économie de la morale religieuse et de l’ériger en discipline autonome. Nous explorons ensuite le renversement de cette relation entre économie et religion, à partir du XVIIIe siècle, qui voit la religion devenir un objet d’étude pour l’économie. Adam Smith est l’un des premiers auteurs à proposer une analyse économique du champ religieux, en opérant une analogie entre l’échange marchand propre au champ économique et les relations confessionnelles qui prennent naissance dans le champ du religieux. Nous montrons en quoi la littérature économique contemporaine traitant de la religion s’inscrit, pour partie, dans l’analyse de Smith, en considérant la sphère religieuse comme un marché à part entière, plus ou moins concurrentiel, obéissant aux mécanismes régissant l’offre et la demande (en l’espèce, de biens et services cultuels). Nous analysons enfin le développement de la pensée sociale chrétienne et son lien avec l’économie. Loin de constituer une position immuable, l’Encyclique Rerum Novarum apparaît plutôt comme le point de départ d’une réorientation progressive de la doctrine sociale de l’Église. Les évolutions de cette pensée chrétienne vont permettre d’intégrer les réflexions relatives aux mutations socio-économiques qui affectent les sociétés modernes, sans pour autant oublier l’importance du message évangélique et ses vérités fondamentales.